DISPARITION - Un parcours hors du commun. Jeudi 6 août au soir, le Centre Pompidou, le Collège international de philosophie et plusieurs médias dont France Culture ont annoncé la mort de Bernard Stiegler, philosophe de 68 ans à la trajectoire exceptionnelle.
Après un lycée non terminé en banlieue parisienne, des petits boulots et une adhésion au Parti communiste au sortir de Mai 68, il avait progressivement sombré dans la délinquance. En 1976, au cours de son quatrième braquage de banque, Bernard Stiegler avait même été arrêté et jeté en prison.
Un endroit déterminant pour la suite de sa vie, puisqu’il y suivra pendant des années des cours de philosophie à distance, jusqu’à finalement soutenir une thèse de doctorat à l’École des hautes études en sciences sociales en 1993, sous la direction de Jacques Derrida.
Par la suite, Bernard Stiegler continuera à enseigner et poursuivra ses recherches. Il deviendra notamment l’un des grands penseurs français de la technologie, étudiant sans relâche l’évolution technique, les enjeux induits par le progrès, les questions posées par Internet les nouveaux modes de communication.
Au sein du Centre Pompidou, il avait ainsi fondé et dirigeait l’Institut de recherche et d’innovation, où il réfléchissait avec ses équipes aux changements culturels et sociaux provoqués par la révolution technologique et numérique.
C’est avec une profonde émotion que nous apprenons le décès de Bernard Stiegler, directeur de l’@Ircam de 2002 à 20… https://t.co/wt8DjTduYz
— Centre Pompidou (@CentrePompidou)
Marié et père de quatre enfants, Bernard Stiegler avait, ces dernières années, orienté sa pensée sur la question climatique, évoquant régulièrement la nécessité de changer de modèle économique pour préserver le vivant.
Il était aussi le père de la penseuse Barbara Stiegler, une philosophe reconnue, enseignant la philosophie politique à l’université de Bordeaux-Montaigne et critique, comme lui, du néolibéralisme.
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