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La «recrue» Richard Martel saura-t-elle relancer les conservateurs au Québec?

En plus de la session parlementaire, les députés conservateurs se préparent à d'éventuelles élections.
Le nouveau lieutenant conservateur au Québec Richard Martel a déjà commencé à recruter des candidats pour représenter le Parti conservateur. (photo d'archives)
Sean Kilpatrick/La Presse canadienne
Le nouveau lieutenant conservateur au Québec Richard Martel a déjà commencé à recruter des candidats pour représenter le Parti conservateur. (photo d'archives)

Les députés conservateurs québécois ne font pas de cachettes: le travail en vue la prochaine élection est déjà entamé.

Avec le gouvernement libéral minoritaire de Justin Trudeau qui a été secoué par la controverse WE Charity et une gestion des finances publiques contestée, nul ne peut prédire l’avenir du Parlement pour les prochains mois.

Dès le lendemain de son élection en tant que nouveau chef du Parti conservateur, Erin O’Toole a demandé à son caucus de se préparer pour la session parlementaire et de possibles élections à l’automne.

Sur le terrain, le nouveau lieutenant du Québec de M. O’Toole, Richard Martel, a déjà commencé à recruter des candidats. Ce dernier a d’ailleurs nommé Marc-Olivier Fortin, son directeur de bureau, au poste de directeur de la prochaine campagne au Québec.

«On est en mode préélection, a affirmé M. Martel dans une entrevue téléphonique avec le HuffPost Québec, mardi. On ne sait pas quand elles seront déclenchées. Donc, il faut être prêt dès aujourd’hui, le plus rapidement possible. C’est mon mandat de bâtir la meilleure équipe possible [...] pour gagner et avoir plus de députés au Québec.»

“Il faut regarder vers l’avant. On est motivé pour des élections et on a un bon leader en place.”

- Richard Martel

Les conservateurs ressortent de la plus récente course à la direction avec peu de séquelles. Le parti semble plus que jamais uni derrière son chef, en partie en raison de l’imminence d’une élection.

«Il faut regarder vers l’avant. On est motivé pour des élections et on a un bon leader en place. Il sait où il va. Il est très stratégique. Il a beaucoup de caractère et de détermination. Puis, présentement, il a une très belle ouverture pour le Québec», a souligné Richard Martel.

Même ceux qui ont appuyé Peter MacKay, qui a terminé deuxième à la course à la direction, se sont ralliés rapidement à Erin O’Toole.

«Les troupes québécoises sont unies. On est content des discours et des propos que M. O’Toole a eus sur le Québec», a assuré le député de Mégantic–L’Érable, Luc Berthold, qui avait offert son appui à M. MacKay lors de la course.

«Chaque changement amène son lot de réflexions. Mais quand on voit à quel point M. O’Toole est sérieux vis-à-vis le Québec, on passe rapidement à une autre étape et on regarde en avant», a-t-il ajouté.

Selon la professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa Geneviève Tellier, les conservateurs se sont aussi ralliés vite puisqu’ils avaient grand besoin d’une tête dirigeante.

«À peu près tout le monde est conscient que ça prenait un chef. Ça faisait trop longtemps qu’il y avait un chef intérimaire et Andrew Scheer n’a pas très bien fait son travail pendant ce temps-là», a-t-elle commenté.

Un défi pour Martel

Erin O’Toole a surpris plusieurs observateurs en remplaçant le député Alain Rayes, un homme politique expérimenté, par Richard Martel, qui a été élu pour la première fois en juin 2018, comme lieutenant québécois.

Le député de Chicoutimi–Le Fjord a été le seul député québécois à ouvertement appuyer M. O’Toole durant la campagne, ce qui ne doit pas être étranger au retour d’ascenseur, selon Mme Tellier.

«Je pense que c’est de bonne guerre. On veut garder ses fidèles supporters près de soi parce qu’on pense qu’ils peuvent nous aider. Mais le fait qu’on ait décidé de ne plus prendre les services d’Alain Rayes pour ce poste alors que lui-même ne s’était pas prononcé pour garder une certaine neutralité, peut-être qu’on perd beaucoup d’expérience», estime-t-elle.

Mme Tellier n’est pas convaincue que M. Martel ait un réseau de contacts aussi étendu que M. Rayes pour organiser rapidement une campagne électorale sur le terrain, surtout que les élections peuvent être déclenchées à tout moment.

«En temps normal, je vous aurais probablement dit que [c’était un bon choix]. Dans ce cas-ci, je suis moins convaincue que ce l’était. M. O’Toole se prive d’une expertise qui est vraiment très bonne. Par ailleurs, il aurait pu nommer M. Martel à un autre poste, c’est ça qui me surprend», a-t-elle noté.

Ce défi ne semble pas effrayer M. Martel et il saute à pieds joints dans son nouveau rôle. Il indique également qu’il aura besoin d’Alain Rayes pour «plusieurs choses».

«Des fois, il y a une occasion qui se présente, expérience ou pas expérience, si tu es un fighter, tu fonces là-dedans. Ça, c’est Richard Martel. Je sais ce que je fais de mieux, ce sont les relations humaines. C’est d’être capable de bâtir des équipes. J’ai fait ça toute ma vie», a rappelé l’ancien entraîneur qui a oeuvré pendant plus de 20 ans dans la LHJMQ.

«M. Martel amène une autre façon et une autre vision de voir les choses. Comme coach, c’est un homme qui est très motivateur, qui aime beaucoup faire du terrain», a observé Luc Berthold, qui souligne au passage que personne n’a quitté l’équipe conservatrice après la course à la direction.

Richard Martel a eu une «bonne discussion» avec Alain Rayes et indique que les deux hommes travaillent ensemble. Le député du Saguenay mentionne qu’il a suivi M. Rayes tout au long de la dernière campagne et qu’il avait observé la façon dont il travaillait.

Il souligne que tous les députés «vont mettre de l’eau au moulin» lors de la prochaine élection et que «tout le monde veut gagner».

Une rentrée pas comme les autres

Le travail au Parlement des députés reprendra la semaine prochaine avec un discours du Trône très attendu le 23 septembre. Il s’agira d’un nouveau vote de confiance pour le gouvernement Trudeau.

Les députés ne savent toujours pas quelle forme prendra ce retour à Ottawa en raison des mesures sanitaires en vigueur pour la pandémie de COVID-19.

Les conservateurs sont toujours en attente de savoir si leur chef sera sur place pour la rentrée. Erin O’Toole obtiendra sous peu le résultat de son test de dépistage après avoir été en contact avec une personne qui avait contracté le virus. Il est actuellement en isolement préventif.

«Une chose est sûre, c’est le temps que le Parlement reprenne son travail. Il y a beaucoup de décisions à prendre. Le gouvernement doit justifier beaucoup de ses décisions», a avancé Luc Berthold, qui a été nommé ministre responsable du Conseil du trésor du cabinet fantôme de M. O’Toole.

M. Berthold a également hâte que les commissions parlementaires reprennent pour que la lumière soit faite sur l’octroi du contrat à WE Charity pour la gestion d’un fonds de 900 millions $ dédié au bénévolat étudiant.

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