ÉTATS-UNIS - Depuis qu'il s'est installé à la Maison Blanche, Donald Trump a propulsé l'un de ses enfants sur le devant de la scène. Alors qu'elle assurait pendant la campagne vouloir rester éloignée de la politique, Ivanka Trump, 35 ans, s'est très rapidement imposée comme l'une des figures de la nouvelle administration.
Alors que Melania Trump est restée à New York pendant les six premiers mois du mandat de son mari afin que leur fils Barron puisse finir sa scolarité en paix, Ivanka et son époux Jared Kushner ont eux immédiatement déménagé à Washington. Cette dernière s'est d'abord élevée au rang de "First Lady" officieuse. Fin mars, son ascension s'est accélérée quand elle a obtenu un bureau à la Maison Blanche et le poste officiel de conseillère du président. Début juillet, on la retrouvait même à la table du G20 pour remplacer son père.
Ivanka Trump est devenu un atout qui permet au président conservateur d'afficher une facette plus proche des femmes, plus réfléchie et plus progressiste, même si cela ne semble pas influencer de manière concrète dans les décisions de celui-ci. Pour beaucoup, elle représente donc un énorme avantage dans le mandat du milliardaire new-yorkais.
Et puis il y a son frère, Donald Trump Junior.
Une affaire qui pourrait coûter très cher
Âgé de 39 ans, l'aîné des enfants Trump se retrouve à son tour sous le feu des projecteurs depuis le samedi 8 juillet. Non pas pour toute l'aide qu'il apporte, comme sa sœur, mais pour une affaire qui pourrait coûter très cher à son père.
Le New York Times a révélé au cours du weekend que Trump Jr. avait accepté, en pleine campagne présidentielle, de rencontrer l'avocate russe Natalia Veselnitskaya dans la Trump Tower de Manhattan le 9 juin 2016. Pourquoi? Un intermédiaire lui avait dit qu'elle détenait des informations compromettantes venant de Moscou sur Hillary Clinton, la candidate démocrate qui allait devoir officiellement affronter son père quelques semaines plus tard dans la course à la Maison Blanche.
Après avoir changé sa version des faits plusieurs fois avant de confirmer la rencontre rapportée par le New York Times, Donald Trump Jr. a cédé à la pression et a fini par tweeter lui-même ses échanges d'emails concernant ce rendez-vous. Il y répond notamment "J'adore" lorsque son ami et entremetteur Rob Goldstone lui explique que l'avocate a potentiellement des informations embarrassantes pour Clinton venant du gouvernement russe.
Une révélation qui pose de nombreux problèmes aux yeux des observateurs car elle met clairement en évidence que les équipes de Donald Trump -son fils était accompagné pendant ce rendez-vous de Jared Kushner, le mari d'Ivanka, et de Paul Manafort, le directeur de la campagne- ont eu l'intention de collaborer avec la Russie pour faire gagner le magnat de l'immobilier. Soit exactement ce que plusieurs enquêtes américaines, dont l'une menée par le FBI, tentent actuellement de déterminer.
Caillou dans la chaussure
Donald Trump Jr, vient ainsi porter un coup dur à la présidence de son père. Chez les partisans du président américain comme Ronald Kessler, un ancien journaliste du Washington Post aujourd'hui proche des Trump, on s'efforce de plaider l'ignorance plutôt que la collusion réfléchie. "Donner son accord pour cette rencontre alors qu'il ne savait même pas qui était cette femme n'était évidemment pas une bonne idée, c'était de l'amateurisme mais cela n'en fait pas un crime", estime ce dernier.
Contrairement à sa sœur Ivanka qui tente d'apaiser les polémiques qui submergent la Maison Blanche, Donald Jr. a prouvé qu'il représentait cependant une facette plus abrasive et plus imprudente de son géniteur. Cet amateur de chasse -dont les photos en safari ont fait polémique- qui a régulièrement assisté son père dans de multiples projets, depuis l'émission télévisée "The Apprentice" jusqu'à l'organisation d'un concours de beauté à Moscou en 2013, a en effet plusieurs fois démontré son goût du rentre-dedans.
Pendant la campagne présidentielle, il avait impressionné par son discours musclé lors de la convention républicaine de Cleveland en juillet 2016, mais aussi provoqué un tollé après un tweet comparant des bonbons empoisonnés à l'accueil des réfugiés syriens: "Si j'avais un bol de Skittles et je vous disais que trois d'entre eux allaient vous tuer, est-ce que vous en prendriez? C'est notre problème de réfugiés syriens", écrivait-il alors.
Début juin 2017, lors de l'audition au Congrès de l'ancien directeur du FBI James Comey potentiellement très sensible pour son père, Donald Jr. était monté au créneau avec de nombreux tweets et interviews, fustigeant les médias et soulignant tout ce qui pouvait exonérer son géniteur.
Là encore, son emballement l'avait amené à faire des déclarations qui pourraient se retourner contre le président qu'il tentait de défendre.
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