CULTURE - La chanteuse belge Annie Cordy, interprète de succès populaires comme “Tata Yoyo” et “La bonne du curé”, est décédée à l’âge de 92 ans ce vendredi 4 septembre à Vallauris, près de Cannes, a indiqué sa nièce Michèle Lebon à l’AFP.
“Elle a fait un malaise vers 18 heures. Les pompiers sont arrivés très vite, ont tout tenté pour la ranimer”, a indiqué sa nièce qui vivait avec elle depuis des années. “Elle est partie en quelques minutes”, a-t-elle ajouté.
“Elle avait des problèmes de mémoire, je ne suis pas très surpris, mais profondément triste”, a réagi son ami, le chanteur Dave, interrogé sur BFMTV, soulignant combien Annie Cordy incarnait “l’énergie”.
Dave sur la mort d'Annie Cordy: "Je l'ai eue au téléphone la semaine dernière (...) quand on perd une amie, on est… https://t.co/NPfxIHXKot
— BFMTV (@BFMTV)
Le président du Conseil européen et ancien premier ministre belge Charles Michel a rendu hommage sur Twitter à son “humour ravageur”, sa “bonne humeur contagieuse”, sa “joie de vivre pétillante”, son “charme” et sa “belgitude”. “Annie Cordy s’en va et nous sommes tristes”, a-t-il ajouté.
De nombreuses personnalités ont témoigné de leur attachement à celle que ses amis appelaient affectueusement “Nini” et rendu hommage à sa carrière. “Annie était une artiste complète sachant tout faire, danser, chanter, jouer la comédie, émouvoir et faire rire. C’était une très grande professionnelle aux talents multiples, c’était la Lucy Ball française”, a déclaré à l’AFP Mireille Mathieu. “Annie était une jolie fleur de papillon. ‘Tata Yoyo’ et ‘La bonne du curé’ vont rejoindre le paradis des étoiles de la musique”.
“Annie était mon amie de toujours. J’ai tellement de souvenirs à ses côtés. Nous avons tant ri toutes les deux ! (...) Tu vas terriblement me manquer ma Nini”, a commenté sur Twitter Line Renaud.
Humour ravageur, bonne humeur contagieuse, joie de vivre pétillante et puis le charme et la #belgitude. Annie Cordy… https://t.co/J4dT2UKkC6
— Charles Michel (@CharlesMichel)
Annie était mon amie de toujours. J'ai tellement de souvenirs à ses côtés. Nous avons tant ri toutes les deux ! Ma… https://t.co/Q4D7f6cCkn
— Line Renaud (@linerenaud)
Amuseuse professionnelle et excellente actrice
Avec son tablier immaculé de “bonne du curé”, ses nattes articulées de “Frida Oum Papa” et son truc en plume de “Tata Yoyo”, la reine du music-hall français a consacré sa vie à la scène où elle ne voulait donner “Que du bonheur”, titre d’un spectacle jazz et swing qu’elle donna au Casino de Paris et à l’Olympia.
Léonie Cooreman est née à Laeken, quartier de Bruxelles, le 16 juin 1928. “La France est mon pays et la Belgique ma patrie”, disait-elle. Blonde piquante, Annie Cordy a débuté dans des orchestres en chantant des standards américains, avant d’être engagée comme meneuse de revues au “Bœuf sur le Toit” à Bruxelles, puis à Paris au “Lido” en 1950, où elle devient Annie Cordy.
D’opérettes en comédies musicales (“La Route fleurie” avec Georges Guétary et Bourvil, “Visa pour l’amour” avec Luis Mariano, “Hello Dolly”), en passant par le rire, la chanson, le théâtre, le cinéma et les téléfilms, l’infatigable fantaisiste fait preuve d’un perfectionnisme quasi maniaque. Elle enchaîne répétitions, tournées, enregistrement de chansons et plateaux de cinéma, à un rythme impressionnant.
Et l’amuseuse professionnelle était également une excellente actrice. Après avoir débuté avec Sacha Guitry (“Si Versailles m’était conté”, 1953), elle a élargi et ému son public par des rôles dramatiques dans “Le Passager de la pluie” de René Clément, “Le Chat” (Pierre Granier-Deferre) ou “La Rupture” (Claude Chabrol).
En 2015, elle sonne tout aussi juste dans son rôle de grand-mère fugueuse dans “Les souvenirs” de Jean-Paul Rouve.
À l’occasion de ses 90 ans en 2018, Bruxelles avait baptisé un parc à son nom. “Cela fait un effet incroyable d’être ainsi reconnue par les siens”, avait déclaré l’artiste à l’AFP, très émue par cet hommage dans son pays natal.
“Annie Cordy était une artiste accomplie dont l’humour et la joie de vivre représentaient si bien cette ‘belgitude’ que l’on aime tant. Elle a conquis le cœur de nombreuses générations”, a salué la cheffe du gouvernement belge, Sophie Wilmès, sur Twitter. “Pour beaucoup de Français, cette cousine venue de Belgique était une présence familière, chaleureuse, amicale, qui donnait de la légèreté à leur vie”, a réagi de son côté le ministère de la Culture français.
Annie Cordy était une artiste accomplie dont l’humour et la joie de vivre représentaient si bien cette « belgitude … https://t.co/MKyud818M1
— Sophie Wilmès (@Sophie_Wilmes)
À voir également sur Le HuffPost : Les meilleures punchlines de “aimée” de Julien Doré