POLITIQUE - Il avait dit qu’il attendrait le 14 février, jour de la Saint-Valentin pour lever le voile. Finalement c’est dans l’édition de La Voix du Nord de ce 28 janvier que Gérald Darmanin met lève un secret de polichinelle. Oui, il sera bien tête de liste à Tourcoing pour les élections municipales des 15 et 22 mars prochain.
Le ministre de l’Action et des Comptes publics est le grand favori et il a toutes les chances de redevenir maire de la Ville qu’il a dirigée jusqu’en 2017. “Si je suis candidat, c’est pour être maire”, glisse l’ancien sarkozyste. En clair, il s’apprête à quitter Bercy, en vertu d’une règle qui veut qu’un ministre ne cumule avec aucune autre fonction dans un exécutif local.
C’est Édouard Philippe qui a rappelé cette sentence il y a quelques mois. Le premier ministre en sera-t-il lui-même victime? Il doit mettre fin au suspens sur son éventuelle candidature au Havre d’ici à vendredi, jour de lancement de la campagne de la majorité sortante dans la ville portuaire. Sera-t-il tête de liste, en deuxième position, ou passera-t-il son tour? Sur place, les dockers en grève l’attendent de pied ferme.
Cette interrogation concerne aussi Sébastien Lecornu à Vernon et Franck Riester à Coulommiers.
Pour l’heure, un seul autre ministre brigue une mairie: Didier Guillaume à Biarritz. Mais il n’est pas sûr qu’il soit encore un membre du gouvernement le jour de l’élection. Certaines sources dans l’exécutif le donnent partant avant même l’élection en raison d’une situation ubuesque: il se présente contre la liste du maire sortant MoDem sur laquelle figure son collègue Jean-Baptiste Lemoyne.
Arbitrage à Biarritz dans les prochaines heures
“Il n’y aura pas deux ministres candidats à Biarritz l’un contre l’autre en mars prochain”, a-t-il affirmé, ce mardi sur RMC et BFMTV, évoquant un arbitrage dans les prochaines heures ou les prochains jours. Face à cet imbroglio unique dans l’histoire de la Ve République, le couple exécutif est en effet tenté de siffler la fin de la récré en demandant à l’ancien président du groupe PS au Sénat de quitter son ministère.
Comme Jean-Baptiste Lemoyne, une poignée de ministres seront sur des listes, mais ne veulent pas être maires. C’est le cas de Marlène Schiappa, Marc Fesneau, Geneviève Darrieussecq ou Gabriel Attal resteront au gouvernement aussi longtemps qu’Emmanuel Macron et Édouard Philippe leur demanderont. Franceinfo affirme toutefois ce mardi qu’une défaite aux municipales pourrait les obliger à quitter le gouvernement.
Reste enfin le cas de ministres qui n’ont pas encore tranché sur une éventuelle candidature. Pressentie pour être présente sur la liste LREM dans le 15e arrondissement de Paris, Agnès Buzyn a confirmé ce dimanche 26 janvier qu’il y a des discussions avec Benjamin Griveaux. Seulement l’agenda de la ministre de la Santé est très chargé, avec la découverte en France de trois cas de coronavirus. “Je préfère être concentrée sur mes dossiers ministériels”, a-t-elle précisé lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.
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