ÉCONOMIE - C'était dans les cartons depuis quelques mois déjà, avec l'arrivée du nouveau patron canadien Ben Smith, c'est désormais officiel. Air France fait une croix sur sa compagnie à bas coûts Joon, en absorbant l'entreprise ainsi que ses 600 hôtesses et stewards et ses avions, a fait savoir la direction, ce jeudi 10 janvier, confirmant les informations de La Tribune. Cette décision intervient en parallèle à la conclusion d'un accord entre la direction et les personnels navigants commerciaux (PNC) sur leurs conditions de travail.
L'ancien numéro deux d'Air Canada a pris les rênes du groupe Air France-KLM le 24 septembre dernier, à l'issue d'une crise sociale majeure sur les salaires. Celle-ci avait conduit à la démission du patron du groupe, Jean-Marc Janaillac. À son arrivée, Ben Smith avait déjà émis des doutes sur la pertinence de poursuivre l'activité de Joon, l'offre moyen-courrier à prix cassés dévoilée en juillet 2017.
"La multiplicité des marques a créé de la complexité et a malheureusement affaibli la puissance de la marque Air France", explique la compagnie, dans un communiqué transmis au HuffPost. Pour rappel, outre Joon, le groupe Air France-KLM détient également la compagnie low-cost Transavia, qui effectue également des vols moyen-courriers. Air indique avoir "décidé de lancer un projet portant sur l'avenir de la marque Joon et l'intégration des salariés et des avions de Joon au sein d'Air France".
La fusion aura lieu "si possible au début de la saison d'été, le 1er avril", a indiqué à l'AFP Flora Arrighi du syndicat Unac. Le personnel navigant commercial (PNC) sera intégré "au sein des effectifs d'Air France, sous contrat Air France", a-t-elle précisé. Le coût des hôtesses et stewards chez Joon est inférieur d'environ 40% à celui de la même catégorie de personnel chez Air France.
Dans un communiqué, le syndicat SNPNC-FO qualifie cet accord d'"historique". "Cet accord (...) rétablit de manière durable l'avenir du métier de PNC au sein d'Air France", expliquent les représentants des salariés. "Les PNC JOON, auront une rémunération d'entrée à AIR France supérieure à celle qu'ils auraient eu même après vingt années passées chez JOON", se réjouit l'UNSA PNC, dans un communiqué.
Pour rappel, cette filiale d'Air France avait été créée par l'ancien PDG du groupe Jean-Marc Janaillac avec pour mission de reconquérir les lignes confisquées à sa maison-mère par ses concurrents du Golfe ou low-cost, dans un esprit d'innovation et à des coûts réduits. Elle n'a finalement apparemment pas rencontré son public.
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