BARCELONE - Ce jeudi 17 août en fin d'après-midi, 13 personnes sont mortes et une centaine d'autres ont été blessées après un attentat à la voiture-bélier à Barcelone en Espagne.
Vers 17h, une fourgonnette a foncé dans la foule sur les Ramblas, l'artère la plus fréquentée par les touristes dans la métropole catalane. L'attentat a été rapidement revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique.
Le conducteur de la fourgonnette a pris la fuite sans un mot après avoir fauché les passants qui baguenaudaient parmi les kiosques à fleurs et à souvenirs. Mais deux suspects, un Espagnol et un Marocain, ont été arrêtés par la police dans deux localités éloignées respectivement de 100 et 200 km de Barcelone.
Dans la nuit, la police annonçait avoir abattu cinq "terroristes présumés" à Cambrils, située à 120 km au sud de Barcelone. "Les terroristes présumés circulaient dans une Audi A3 et ont apparemment renversé plusieurs personnes avant de se heurter à une patrouille des Mossos d'Esquadra et la fusillade a commencé", a annoncé un porte-parole du gouvernement régional. Certains d'entre eux portaient des ceintures d'explosifs, a ajouté un porte-parole des Mossos.
Six civils et un policier ont été blessés lorsque la voiture a fauché vers minuit des piétons sur la promenade de bord de mer de cette station touristique. Un des civils blessés est dans un état critique, ont annoncé les services d'urgence de Catalogne sur leur compte Twitter.
La police a fait savoir sur son compte Twitter qu'elle considérait cette attaque comme liée à l'attentat de l'après-midi à Barcelone.
"Beaucoup de sang"
"Nous pouvons confirmer qu'il y a 13 morts et plus d'une centaine de blessés", a déclaré jeudi soir à Barcelone le responsable de l'Intérieur du gouvernement régional catalan, Joaquim Forn.
Selon le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, une Belge figure parmi les morts. Les victimes -morts et blessés- sont au moins de 18 nationalités différentes, a-t-on appris auprès des services espagnols de protection civile.
"J'ai vu quatre ou cinq personnes à terre et des gens essayaient de les réanimer. Il y avait beaucoup de sang", a raconté à l'AFP Lily Sution, une touriste néerlandaise.
"Il y avait des corps par terre avec les gens qui s'attroupaient autour d'eux. Les gens pleuraient", raconte à l'AFP Xavi Perez, qui vend des magazines sportifs à cent mètres à peine du lieu de l'attaque.
La zone de l'attentat a rapidement été fermée par un cordon de sécurité. Des blessés ont été emmenés sur des civières vers un grand magasin de la chaîne Corte Inglés, pour recevoir les premiers soins pendant que les survivants ont été confinés dans les magasins et les restaurants qui bordent la Rambla.
Des stations de métro et de chemin de fer ont été fermées pendant des heures et n'ont commencé à rouvrir que vers minuit. Aux portes de la ville, des contrôles policiers provoquaient d'importants embouteillages jusque tard dans la nuit.
La coalition internationale ciblée par Daech
Le groupe jihadiste Etat islamique a revendiqué l'attaque dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes, SITE. "L'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition" internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak, indique le communiqué.
Le porte-parole de la police a annoncé qu'un Marocain, Driss Oukabir, avait été arrêté à Ripoll, à une centaine de kilomètres au nord de Barcelone. Un autre suspect, né à Melila, une enclave espagnole au Maroc, a été arrêté à 200 km au sud de Barcelone, après l'explosion d'une maison dont les occupants préparaient apparemment un engin explosif selon la police.
Par l'utilisation d'un véhicule pour tuer des piétons, l'attaque de Barcelone rappelle des attentats imputés ou revendiqués par l'EI à Nice, Berlin ou Londres.
L'Espagne, troisième destination touristique au monde, avait été jusqu'ici épargnée par les attentats des jihadistes de l'Etat islamique ayant touché d'autres capitales européennes, telles Paris ou Bruxelles.
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