POLITIQUE - Ce mercredi encore, dans Le Monde, Laurent Wauquiez accuse Emmanuel Macron de "tourner le dos à notre histoire". Le président des Républicains comme plusieurs personnalités de droite et d'extrême droite dénoncent le fait que le président de la République refuse de donner un sens pleinement militaire aux commémorations du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale.
"Contrairement aux Britanniques nous n'entretenons pas la mémoire de la grande guerre à travers l'héroïsme militaire mais à travers la généalogie, la dimension sociale territoriale. Pour les militaires, c'est un peu étrange", convient l'Elysée. Considérant que "c'est un peu étrange pour les militaires", décision a tout de même été prise de donner "une petite place dans cette commémoration" pour rendre hommage aux armées françaises.
C'est le sens de la cérémonie organisée samedi par l'armée française en hommage aux maréchaux. Mais Emmanuel Macron en sera absent, ce qui renforce les critiques de l'opposition. C'est que toutes ces grandes figures ne sont pas simples à honorer. Tel est le cas notamment du maréchal Pétain qui est encore plus associé . "Il n'y a pas un président de la cinquième République qui n'a pas su éviter, contourner les problèmes posés par cette mémoire particulière", rappelle un conseiller élyséen. Jusqu'à Jacques Chirac, il était d'ailleurs de tradition pour les Présidents de fleurir sa tombe à l'occasion des cérémonies du 11 Novembre.
"Un grand soldat qui a conduit à des choix funestes"
Absent de la cérémonie samedi, Emmanuel Macron a justifié ce mercredi 7 novembre son organisation, y compris la célébration de l'action du maréchal Pétain. Son chef d'état-major particulier participera d'ailleurs à cet hommage aux Invalides.
"Je n'occulte aucune page de l'histoire. Il a été, pendant la Première guerre mondiale, un grand soldat, c'est une réalité. La vie politique comme l'humaine nature sont parfois plus complexes que ce qu'on voudrait croire. On peut avoir été un grand soldat et avoir conduit à des choix funestes durant la Deuxième", a-t-il déclaré à quelques journalistes avant d'ouvrir le conseil des ministres à Charleville-Mézières.
Une déclaration qui suscite l'indignation à gauche. Ian Brossat, tête de liste communiste aux européennes a jugé "impensable" qu'Emmanuel Macron "entreprenne de réhabiliter" Pétain. Il a rapidement été rejoint par des représentants d'autres composantes de ce camp.
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